Visite de notre atelier de teinture

Personne n’est parfait et personne n’est pareil.

Chacun de nous a des origines, des expériences et des compétences différentes, et nous pensons que c’est une force, tant pour la société que pour l’entreprise familiale DILLING.

Dans cet article, vous allez rencontrer certaines des personnes qui travaillent quotidiennement pour vous offrir, à vous et à votre famille, des vêtements en laine confortables.

Nos deux opérateurs d’atelier de teinture, Mai-Britt et Bent, expliquent en quoi leur diagnostic est devenu un moteur, avec des avantages et des inconvénients dans l’exercice de leurs fonctions. La directrice de l’usine, Charlotte, explique également pourquoi il est important de créer un lieu de travail où chacun trouve sa place.

Pourquoi est-il important pour vous de parler ouvertement de votre TDAH ?

C’est important parce que mes collègues comprennent mieux pourquoi je réagis parfois comme je le fais. Cela favorise la compréhension et la volonté de s’entraider et de s’écouter.

Je souffre d’un type de TDAH plus introverti, avec hyperactivité, et j’ai été diagnostiquée à l’âge de 40 ans. Tout est rentré dans l’ordre à partir de ce moment-là. Dans ma vie professionnelle antérieure, je me sentais étiquetée comme bizarre, ce qui n’est pas très agréable.

Le diagnostic fait l’objet d’une grande attention aujourd’hui, et il est important de ne pas l’utiliser comme une excuse. Pour moi, c’est une force qui m’incite à travailler sur moi-même. Je veux montrer que je peux m’améliorer.

Vous sentez-vous écoutée lorsque vous avez besoin d’aide ?

Si la journée ne se passe pas très bien, j’en parle à Charlotte le matin, et il se peut qu’elle me change de poste pour que je puisse m’isoler. Parfois, j’ai besoin de porter un casque antibruit, et mes collègues savent ainsi que je dois travailler seule et me retirer dans mon propre monde. Je pense qu’ils l’acceptent bien.

Dans quelle mesure le TDAH affecte-t-il votre travail, négativement ou positivement ?

Je suis très consciencieuse et je m’astreins à accomplir ma tâche jusqu’au bout. C’est pourquoi je pense que les entreprises feraient de réels progrès si elles embauchaient davantage de personnes atteintes de TDAH. Mais beaucoup d’entre nous ont aussi besoin qu’on leur rappelle de faire des pauses, et je m’efforce d’y veiller.

Pour moi, la meilleure journée de travail est celle où je peux m’atteler à une tâche et progresser. J’apprécie de travailler avec d’autres personnes, mais c’est dans mon entreprise que je me sens le plus à l’aise.

Je suis une perfectionniste dans l’âme. J’ai rapidement une vue d’ensemble et je fais tout ce qui est nécessaire pour accomplir une tâche.

Pourquoi est-il important que vos collègues sachent que vous souffrez d’un TDA ?

J’en ai parlé lors de mon entretien d’embauche à l’atelier de teinture de DILLING parce que, en étant ouvert à ce sujet, j’ai l’impression que cela m’aide à prendre un meilleur départ. Je crois que l’honnêteté aide à faire ressortir le meilleur de ce que je peux faire et de ce que je suis. Avant, je craignais de perdre mon emploi si mon employeur l’apprenait.

J’ai été diagnostiqué à 32 ans et, au fil des ans, j’ai pris de mauvaises habitudes. J’ai donc dû changer ma façon de voir les choses, et j’y travaille encore.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Je ne suis pas très à l’aise avec les horaires et la ponctualité. Parfois, les gens pensent aussi que je crie parce que ma voix est assez grave et forte, mais je n’en ai pas toujours conscience sur le moment.

Par exemple, j’avais l’habitude de travailler sur cinq machines différentes à la fois, ce qui me stressait. Charlotte et moi avons donc établi que je serais plus performant si je travaillais sur une seule machine.

Lorsque je suis dans un mauvais jour, je le signale à Charlotte et, ensemble, nous faisons face à la situation.

Je crois que les problèmes peuvent être résolus grâce à une bonne communication. C’est pourquoi je dois rester ouvert au sujet de mon TDA, après l’avoir révélé dès le début. Il ne suffit pas de le mentionner une fois et de ne plus en parler.

En quoi le TDA est-il un atout dans votre travail ?

Mon TDA est un énorme atout pour moi, car je suis quelqu’un de travailleur. Lorsqu’il y a un plan, je le suis à la lettre et je ne m’arrête pas tant que l’objectif n’est pas atteint. Cela m’aide également, ainsi que mes collègues, à comprendre pourquoi je suis comme je suis, ce que je suis capable de faire et ce sur quoi je peux progresser.

Mon diagnostic m’a incité à faire une introspection et je me connais dans les moindres détails, ce qui est un avantage dans mon travail. Le besoin d’avoir des conversations honnêtes avec mes collègues m’a également donné le sentiment que nous formions une unité qui se soutient mutuellement, même dans la difficulté.

Pourquoi est-il important pour vous de tenir compte des particularités des employés de l’atelier de teinture ?

Je viens d’une famille qui compte de nombreuses personnes souffrant de diverses difficultés psychologiques et physiques. Il est donc important pour moi de créer un espace où chacun trouve sa place.

Il m’est arrivé de sous-estimer ce que cela représentait, mais je pense que nous avons beaucoup appris et que nous nous en sortons plutôt bien aujourd’hui. Nous avons découvert que l’ouverture et la communication honnête sont la voie à suivre.

Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas sans ouverture ?

Nous devons nous respecter mutuellement et respecter les besoins de chacun. Une compréhension commune de nos différences et de ce que nous pouvons apporter est bénéfique pour tous. C’est pourquoi il est préférable que des personnes comme Mai-Britt et Bent soient complètement ouvertes sur les difficultés qu’elles rencontrent.

Ils peuvent venir me voir et me dire : « Aujourd’hui, je ne me sens pas très bien », et nous aurons une conversation au cours de laquelle je les aiderai à hiérarchiser leurs tâches, en leur disant par exemple : « Concentre-toi sur cela aujourd’hui et ne te préoccupe pas du reste ».

Mai-Britt et Bent sont très travailleurs et consciencieux. Ils peuvent travailler très vite parce qu’ils débordent de volonté et qu’ils se connaissent par cœur.

Parfois, je dois leur rappeler que leur dévouement est remarquable, mais aussi leur dire : « C’est génial de pouvoir travailler à ce rythme, mais vous ne pouvez pas vous attendre à ce que vos collègues en fassent autant ».

Mais tout n’est pas rose, car leur énergie présente des côtés positifs et négatifs. Elle exige un dialogue permanent et, parfois, des conversations difficiles. Par exemple, lorsque nous sommes confrontés à des conflits, nous devons être prêts à en parler ouvertement à chaque fois. Cependant, nous ne considérons pas la neurodiversité comme une limite, bien au contraire. Je pense que les meilleurs résultats proviennent de la création d’un environnement où chacun trouve sa place.